Dune: Aventures dans l’Imperium – DevBlog #7 – Péninsule de Dune, Tacoma

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Péninsule de Dune, Tacoma

par Simon Berman

 

Dire que j’ai longtemps attendu de collaborer à un jeu de rôle Dune : aventures dans l’Imperium serait un doux euphémisme. Je pense que j’ai cette idée en tête depuis ma rencontre avec les JDR en 1993. Bien entendu, lorsque Modiphius m’a contacté pour des travaux d’écriture en septembre dernier, j’étais plus que ravi.

Et puis je me suis souvenu que je déménageais à la même période.

Après plus d’une décennie dans l’état de Washington, je quittais Seattle pour Tacoma, à tout juste une soixantaine de kilomètres au sud. Et pourtant, je partais assez loin pour compliquer mes tâches professionnelles pendant plusieurs semaines. Si, heureusement, cela me laissait le temps de terminer à la date prévue, le stress ne m’épargnait pas.

Quelque part dans la folie du déménagement, entre deux tentatives désespérées pour jeter les grandes lignes de mes futures contributions sur le papier, j’ai soudain réalisé une chose. Tacoma était sans doute un lieu providentiel pour commencer ma nouvelle vie et ce projet. Après tout, c’était la ville natale de Frank Herbert lui-même.

Un véritable désastre écologique, provoqué par l’activité humaine, a ravagé ce centre industriel majeur. Il a largement influencé le travail de l’auteur en général, et celui de Dune en particulier. L’agglomération n’occupe plus la même place que dans les années soixante, mais elle porte encore les nombreux stigmates de ce passé. Ils représentent autant de verrues dans les paysages vierges du détroit de Puget et les montagnes du Nord-Ouest Pacifique.

Parmi les scandales liés à l’environnement les plus frappants figuraient la société Asarco et sa fonderie de cuivre. Pendant près d’un siècle, cette langue de terre lui a servi de décharge et elle y a abandonné des déchets industriels bourrés d’arsenic, de métaux lourds et d’autres polluants. Placé sur la liste des « Superfund sites », le site n’a achevé sa réhabilitation qu’au cours de la dernière décennie. Les ultimes étapes de ce processus ont mis en œuvre un travail méticuleux ; tous ces efforts ont permis de nettoyer cette terre gravement endommagée, devenue un parc ouvert l’été précédent au public.

Le Dune Peninsula at Point Defiance and the Frank Herbert Trail, inauguré le 6 juillet 2019, incarne un parfait hommage à l’héritage de cet auteur. J’ai eu le plaisir d’y passer un après-midi d’octobre et la beauté de l’endroit m’a vraiment impressionné.

Vous flânez au milieu du paysage doucement vallonné, parmi des végétaux endémiques plantés et entretenus avec soin. Jamais vous n’imagineriez fouler un ancien terril pollué. Des collines émaillent les vastes étendues herbeuses, et l’on y grimpe directement à pied ou bien grâce à de longues rampes de terre. À travers tout le parc, on a installé les œuvres d’artistes de la région, des panneaux détaillent de-ci de-là son histoire environnementale. La faune commence elle aussi à revenir. Lors de mon court séjour, j’ai pu contempler les phoques en train de chasser à quelques pas de la plage, les grands hérons et d’innombrables oiseaux de mer.

Parmi les multiples structures impressionnantes, la sculpture de bronze de Nichole Rathburn, perchée au sommet d’une butte, fait face à la vue renversante sur le mont Rainier. Bien sûr, c’est ma préférée. Les initiés reconnaîtront immédiatement dans ses « Petits Faiseurs » de jeunes vers des sables. Fouissant et jaillissant du sol, ces représentations dégagent une énergie frénétique et vous les imaginez aisément en train de modifier l’environnement d’Arrakis, ou du moins de la péninsule de Dune, à Tacoma.

Si d’aventure vous passez dans la région, accordez-vous une faveur et offrez-vous une longue promenade dans ce havre de nature restauré. Peut-être songerez-vous aux miracles de transformation écologique que nous entreprendrons un jour sur Terre, comme les Fremen ont changé la face d’Arrakis.

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